sur la plage
méxicaine
Sourire forcé
Elle avait un visage ovale
Un corps mince et charmant
Des yeux noirs pleins de flammes
Un sourire désarmant
Un sourire enchanteur
Mais un jour sa maman
Lui dit :
"Je veux te voir rire
sur une photographie"
La pauvre enfant
Alla
Voir un homme de l'art
Allah
Qui lui dit
"Regarde le petit oiseau
Ou je me met en colère"
Et la môme
alarmée
Par ce bourreau du rire
Grimaça
Un sourire forcé
Photographes
Bourreaux
Pensez donc aux
oiseaux
Aux tout petits oiseaux
Quand ils sortent des nids
Et des eaux
De la mère
Qui veut absolument
De sa petite vie
Sur la photographie
Elle avait un visage ovale
Un corps mince et charmant
Des yeux noirs pleins de flammes
Un sourire désarmant
Un sourire enchanteur
Délirant
Plein de vie
Naturel
Ne lui dites jamais
De rire
Jamais
Sur les photographies
Faîtes juste la photo
Comme on livre
Une caresse.
momenta
nément
prends un moment
chacun en a
mais
regarde le
qui se détend
mais
n'était
délicatement
que tu voudras
mais
sans un mot
fais un constat
solemnellement
mais
décide
Un Enfant
Une nuit
Pour passer le temps
Il lui fit un enfant
Une vie
Qui en fera autant
Des enfants
De chair,
De sang.
Algérie des enfances
En cinquante ans d'amour
Pour tes yeux bleus je vois
Que la France de toujours
C'est moi qui te la dois
Avec cousin Daniel
Nous étions ébahis
Par ta bouche de miel
Et les tétons jolis
Nous suivons tes yeux doux
Autour du grand palmier
Les souvenirs se jouent
Des cheveux de Mémée
Georges, père adoré,
Nous le voyions si grand
C'étaient nos yeux d'enfants
Et Aline la prestance
Au long corps élancé
Serait la quintessence
De cette francité
Elle paraissait en rêve
De soleil algérien
Montait vite la sève
Des émois, deux jeunes chiens
Quand Rolande la maîtresse
Nous grondait gentiment
C'était pas la détresse
Que je meurre si je mens
Nous inventions des jeux
A l'innocence feinte
Sables chauds, demi-dieux
Et nature coloquinte
Dans l'inconscient madré
D'une Afrique coloniale
Nous étions étrangers
A l'approche des râles
L'Histoire nous ratrapait
Elle est dure et tragique
Mais elle paraît, semée,
Souvenirs nostalgiques
De Rome au village nègre
En passant rue des juifs
La conquête était aigre
Des Aurès jusqu'au Rif
Plus tard, longtemps après
Que nos destins s'enchristent
L'Algérie explosait,
Et nous fit mal au Christ
Mahomet, et Mariane,
La France s'était tue
Les guerres saintes se pavanent
Abd El Kader mes frères,
Nous invoquions les Saints
Et nous voilà, deserts
Dédier ce poème à
Ce serait dire je t'aime
A la vie, à l'errance
En cinquante ans d'amour
L'Algérie de toujours
Revivre. On le lui doit.
Des Espérances commune
Il y avait
En ce temps là
Un temps pour tout
Comme dit la Bible
Celui de la parole
Le temps du politique
Et puis celui du droit
Prescription de l'action
Des délits
Non rétroactivité
Je structure je conserve
Anticiper ?
Peut-être
Il y a
Le temps du yoga
Cette respiration
Infinie
Eternelle
Et le temps de l'amour
Quand nos femmes
Rebelles
Veulent durer
Pour toujours
Il y a
Le temps de l'acteur
Celui de la diction
Et le temps de l'artiste
Autiste
Car, face au temps profané
Au monde fou
PC
MACHINTOCH
Face à tous GPS
Aux satellites
De poche
Il y a
Le temps du marin
Celui du voyageur
Temps sacré du maçon
aux trois coups de maillet
Du vénérable Maître
O temps suspends ton vol
Il est midi
mon frère
Le temps du compagnon
C'est celui du voyage
Des chantiers enchantés
Arpentons
Notre terre
Et les milliards
Six
En droit
Se retrouvent dans les faits
Comme des rats
Sans les fées
Alors je dis
Soeurs, frères
Que l'esprit de sérieux
Celui de géométrie
La conquête de l'espace
Ne sont rien
Sans l'once
De l'espoir
D'une émotion
D'une flambée soudaine
De correspondances
Ne sont rien
Sans symboles
De notre ignorance
Crasse
que nos chemin de vie
Nous matelots perdus
Océans incertains
sans autres compas
Boussoles
Qu'équerre et fils à plomb
Passent par un autre regard
Doux, intense, silencieux
Si intérieur aussi
Modeste et ignorant
Dans son ambition d'être.
Ce moment de durée
D'un vrai silence
Né
Du maillet
Vénérable
Je le jette aux aveugles
Que nous sommes
Et l'offre en contrepoint
A nos débats sans fin
Pas en contradiction
Car je suis l'un des vôtres
Ni en contrepèterie
Pas le lieu
Et j'en ris...
Il est
le réel moment né
Comme la respiration
Du yogi
Comme un pont salutaire
A la fraternité
Entre silences et mots
Orients et Occidents
Juifs musulmans chrétiens
Et les athées compris
Et sciences...
La poésie...
Les duretés tactiques
Des amis éclectiques
De nos combats sociaux
Et trop arithmétiques
Cèderont-elles le pas
Pour un moment sacré
Aux merveilles stratégiques
Des espérances communes ?
Que j'en doute,
Et je meurs. Ici. Là. Maintenant.
Retournant aux sommeils
D'avant l'initiation
Retrouverai-je le fiel
Et des hommes
Et du temps ?