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12 avril 2013 5 12 /04 /avril /2013 13:12

2007.08-Contamines-166.jpg JE SUIS DSKAHUZAK

 

L’hallali donné fort par les media et l’opinion publique contre ces deux hommes politiques rocardiens sonne comme l’annonce d’une mise à mort. Il y a du sexe, du sang et du spectacle : on regarde, on se délecte, on hurle avec les loups, on veut de la transparence. Abolissons le sexe mis en place de Grève, et les paradis fiscaux mis au banc des nations. Ainsi la pureté sera parmi nous ! Amen !

Et puis on se dit : et si c’était moi, DSK ? Et si c’était moi, Cahuzac ?

En tant que Frère Dominique, je n’étais pas bien sûr de vouloir à tout prix être Président de la République France. Je savais bien qu’ils avaient des dossiers sur moi, en face (et à côté sans doute), ce n’était pas bien difficile, je ne me suis jamais beaucoup caché, je n’ai jamais été prudent ni en politique ni ailleurs, malgré mes communiquants pointus et appointés. Ancien Ministre de l’Economie au verbe haut, Directeur du Fond Monétaire International, j’avais le pénis frondeur et la toute puissance à fleur de levrette. Cela ne fait pas de moi un violeur de féminité, je le jure sur la tête de Cahuzac.

En qualité de Frère Jérôme, j’ai  été pris dans une spirale du mensonge et je m’y suis fourvoyé. Je suis dévasté par le remord. J’affronterai cette réalité en toute transparence. A vrai dire, j’aurais bien aimé continuer à mentir, mais je ne le peux plus : ma lutte intérieure taraudante entre devoir de vérité et solidarité gouvernementale s’est soldée, grâce ou à cause du journal en ligne Médiapart, au bénéfice de la vérité. Je le jure sur la tête de DSK.

Que s'est-il passé dans la suite du Sofitel ? Ce qui s'est passé, je vous le dis, ne comprend ni violence, ni contrainte, ni agression, ni aucun acte délictueux. Ce qui s'est passé est non seulement une relation inappropriée mais une faute non seulement vis-à-vis de ma femme, de mes enfants et de mes amis, mais aussi vis-à-vis des Français. C'est une faute morale dont je ne suis pas fier. Je crois que je n'ai pas fini de la regretter. J'ai manqué mon rendez-vous avec les Français.

Je suis DSK : mon image menottée a fait le tour du monde, je suis un puissant couché, un cochon entravé, un économiste qui régnait sur la puissance publique internationale, et me voilà réduit à fuir les journalistes et à faire des conférences en catimini, dans des endroits où l’on ne me posera aucune question sur ma sexualité dominatrice.

Je suis Cahuzac : j’ai démissionné, faute avouée devrait être à demi pardonnée, mais je dors dans ma voiture, je vais tous les deux jours de refuge amical en hospitalité familiale. Je rentre dans l’ombre des  couvents. Je voudrais bien revenir à l’Assemblée Nationale, mais ils ne veulent plus de moi.

Je suis Jérôme et Dominique, deux fleurons de la gauche sociale et libérale. J’ai payé, cher, trop cher, pour mes contradictions qui sont aussi les vôtres. Mais je n’ai tué personne. J’ai laissé dormir des comptes non déclarés en Suisse et à Singapour, j’ai menti à mes pairs quand ils m’ont nommé Ministre du Budget, je leur ai demandé de faire  des économies et de ne pas frauder. Droit dans mes bottes, j’ai regardé en face la Représentation nationale et je lui ai raconté des contes de fées. C’est tout. J’ai sauté des soubrettes et j’ai transigé avec elles pour que l’on me fiche la paix. C’est tout.

Moi, Dominique Jérôme, je sais passer du privé au public, de la vérité au mensonge, du coq à l’âne, du tout au rien, du Charybde au Scylla. Monstre sous marin de la mythologie moderne, je symbolise la mort ou la vie pour tous, selon un jeu de probabilités qui m’a été, un temps,  défavorable. J’incarne la mort tragique pour une partie de l'équipage, mais la vie pour les autres. Il s'agit d'un choix entre le sacrifice calculé et notre avenir, qui est aléatoire.

 

Cette capacité mutante à rebondir, à mentir et à me flageller, cette souffrance médiatique extrême fait de moi, toute honte bue, l’animal politique à double tête et triple langage qu’il faut à la France et à l’Europe pour qu’elle sorte enfin de ses hypocrisies, entre autres, sur les tax havens et les politiques d’incitations fiscales mensongères et pathogènes.

 

C’est pourquoi j’ai décidé de me représenter à vos suffrages. Réfléchissez : J’ai de l’expérience, on me trouvait parfait et j’ai chuté. J’ai souffert en direct devant vous, qui êtes les véritables monstres cachés de cette histoire, bien au chaud devant votre écran et derrière votre soi-disant conscience, alors que je suis dans l’arène après la mise à mort : je suis le ticket idéal car je ne crains plus rien des journalistes.

 

 

 

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