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  • : BenBlog
  • : Ce site / blog artistique et ludique a pour vocation de présenter mes productions, et celles d'auteurs invités : livres, poèmes, chansons, nouvelles, expositions, billets d'humeur sur la vie culturelle, politique, sociale et juridique, émissions de radion, compositions musicales électro-acoustiques.
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10 janvier 2007 3 10 /01 /janvier /2007 13:36
de la Justice en Mots
 
-          Dispositif Délire
-          Robot, Tics
-          Angoisse du Statique
-          Véronique est morte
-          Le Monde pathogène
-          Vol de Poème
 
 
Dispositif délire
 
 
 
 
Au nom du Peuple Français
Donner force Exécutoire
A la Poésie
Oui
A la Poésie
 
Dire et juger
Que l'utopie
Oui
L'utopie
Recevra pleine et entière
Réalisation
 
Que cette procédure
Ira jusqu'à son terme
Quoi qu'il dût en coûter
A la société
 
Condamner tout opposant
Sans faillir
Sans coup férir
Et sans astreinte
Non à la décapitation
Non
Puisqu'elle est abolie
Oui
 
Mais à un vigoureux
Lavage de cerveau
 
A de légitime dommages et intérêts
Ainsi qu'aux entiers dépens de l'instance
 
Ordonner la confiscation
La mise sous séquestre
Sous scellés
Sous-titrée
De tout esprit censé
Etre chagrin
Ainsi que de toute positions
Qui s'y opposerait
 
 
Liquider la contrainte par corps
Au maximum de la peine applicable
Sans appel ni révision
Sans défense ni complication
Bref
Sans démocratie
 
Embastiller les délinquants
Qu'ils soient hommes femmes
Ou mots
Haiku
Gestes ou rondeaux
En Quartier de Haute Sécurité
 
Les surveiller attentivement
Pour éviter les évasions
(On connaît en effet des cas de mots échappés
De lapsus libérés
De lyriques envolées)
 
Réprimer sanguinairement
A l'aide la Force Armée
Toute tentative concertée
D'atteinte à la pérennité
De cette institution
Qui pourrait prendre effet
A compter de ce jour
(Qui pourrait être chômé)
 
Et pourrait prendre corps
Si les poètes étaient d'accord.
 
Comme on était loin du compte
Après avoir lu cette prose
S'être tâté
Avoir souri
 
On décida que le Consensus Sondé Populaire
(Ci devant CSP) et
L'Orgasme National Suprême
(Ci-dessus ONS)
S' y opposait.
 
Et l'on guillotina
Cette petite idée.
 
C'est à désespérer.
 
 
 
 
 
Robots, Tics
 
Sac à sigles,
Bille en tête,
Je gloutonne un ville
Bavarde.
 
ZUP ZAC vides
Cages livides
Je cloaque une vie
Vantarde
 
Tics à traques
Triques à trucs
Je n'étais qu'un banni
Patraque
 
Hérétique
Juif baroque
Je saignais la tumeur
Ma ligne
 
Mais parfois en lisière,
Surgissant de Cécile,
Apparaît la clairière
De ses yeux graciles.
 
 
 
Angoisse du Statique 
 
Angoisse du statique
Les couleurs de nos jours
Murs gris que cette ville
Toujours
 
 
 
Véronique est morte
 
 
Véronique est morte
Véronique est morte
Et il vit
Le salaud
Il vit son assassin
Qui des ses coups de bottes
Pétrifia son destin
 
Véronique est morte
Véronique est morte
Et le voilà héros
Sur cette scène ignoble
Où il ose être beau
 
Véronique était morte
Véronique était morte
Et les juges humanistes
Et les experts psycho
Les avocats moirés et les témoins bigots
Ne savent pas pleurer
 
Ils n'auront que des mots
Langue de bois du droit
 
 
Véronique ma fille
Véronique
Ma fille
Ecartelée voulue
Par un monstre sangsue.
C'étaient deux enfants nus
 
 
Mais Véronique est morte
Mais Véronique est morte
La fureur meurtrière
Faucha son vol d'oiseau.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 Le Monde pathogène
                                             
 
             
 
 
   Le monde  
       pathogène
La famille pathogène
La solitude aussi.
 
 
 
      Vol de Poème
 
 
C'était l'histoire d'un type,
Balourdo
 (Balourdo, c'est le nom du type)
D'un voleur quoi
D'un voleur d'un type
Nouveau : un voleur quoi
D'une valeur de valeur           Ladri di biciclette
Non pas monétaire
Pis que ça                                            
D'un voleur de valeur
Non pas militaire
Pis que ça
D'un voleur de valeur
Poétique                                                     
 
- « Diable », marmonnât le président
De la deux millième
Chambre correctionnelle
De l'Instance tribunalistique
De sa Sérénissime
Bureaucratie du droit
Et de la Justice confondue
 
- « Diable », répétèrent en coeur
La paire aseptisée d'assesseurs
Dont-il était flanqué
 "Attendu qu'à ces divers titres l'ouvrage déféré au tribunal mérite un blâme sévère, car la mission de la littérature doit être d'orner et de récréer l'esprit en élevant l'intelligence et en épurant les moeurs plus encore que d'imprimer le dégoût du vice en offrant le tableau des désordres qui peuvent exister dans la société ;
 
http://perso.orange.fr/jb.guinot/pages/accueil.htmlportrait de Flaubert

" Attendu que les prévenus, et en particulier Gustave Flaubert, repoussent énergiquement l'inculpation dirigée contre eux, en articulant que le roman soumis au jugement du tribunal a un but éminemment moral ; que l'auteur a eu principalement en vue d'exposer les dangers qui résultent d'une éducation non appropriée au milieu dans lequel on doit vivre, et que, poursuivant cette idée, il a montré la femme, personnage principal de son roman, aspirant vers un monde et une société pour lesquels elle n'était pas faite, malheureuse de la condition modeste dans laquelle le sort l'aurait placée, oubliant d'abord ses devoirs de mère, manquant ensuite à ses devoirs d'épouse, introduisant successivement dans sa maison l'adultère et la ruine, et finissant misérablement par le suicide, aprés avoir passé par tous les degrés de la dégradation la plus complète et être descendue jusqu'au vol ;

Attendu que..."  

  

                       http://fr.wikipedia.org/wiki/Gustave_Flaubert                           Gustave Flaubert

 

- Vous êtes poursuivi
Poursuivit-il
Pour avoir
Depuis temps non prescrit
Non mais dis donc
Pour avoir
Précisément 
Dérobé chapardeusement                 
Trois poèmes
A l'auteur ici présent
Et pour avoir
Deuxièmement
Usé
Depuis temps retapi, et jusques à la
corde y compris
(ce qui constitue
Indubitablement une circonstance agravante)
De la valeur d'icelui
ceci sans preuve évidemment
Avez-vous un système de défense
Ou choisissez-vous
Comme il serait jugé bon
Et préférable pour vous
Le Système Officiel
que nous proposons à chacun de manière générale et impersonnelle
Savoir l'Aveu
Assorti du Repentir avec Mise à l'Epreuve
Ad Mortem et Spiritu Sancti Amen ?
 
- Répondez !
 
          Le prévenu,
          Mal renseigné,         
          Hésita un moment
          Passant en revue
          Dans sa coupable et muette
          Imagination
          Les différents mensonges
          Qu'il s'apprétait à proférer
 
- Répondez, insista le Président !
- Et si je niais ?
- Vous serez lourdement condamné !
- Dans ce cas, j'avoue !
- Vous avouez quoi ?
- Ce que l'on me repproche !
- Que vous reproche-t-on ?
- D'être là...euh...d'avoir volé.
- D'avoir volé quoi ?
- Deux poèmes et un âne !
- Fort bien ! Ministère Public ?
 
- Plication La Loi
- La Défense Systémique ?http://www.barreaulyon.com/index2.htm
- Indulgence Votre Honneur !
- Parfait.
 
  Le Tribunal avant et après en avoir délélibéré
  Conformément à la Loi
  A Notre Humeur
  Ainsi qu'aux Principes Eternels de Notre Mère l'Eglise
  A la Déclaration des Droits de l'Homme,
 
  Du Plus Fort,
  Des Femmes et des Enfants ensuite
  Le Tribunal dis-je
  Dans Sa Sagesse Intime
  Et son Absolue Reconviction Sacramentelle et Fortiche
  Retient
  BALLOURDO
  Dans les Lanières
  De la Prévention
  Le Condamne Illico 
  A la peine de neuf mois de privation de Mot
  Outre Intérêts de Droit
  A compter de son Babillage
  Dit toutefois
  Qu'il sera sursis à cette exécution 
  Si BALLOURDO Meredith Alfred, né COCU
  N'est pas condamné, dans un délai de deux désirs assouvis,
  A une peine supérieure à trois heures d'incontinence d'urine
 
                                                                     http://fr.inmagine.com/bruxelles-images-photos/iconotec-icn084    Notre-Dame des Riches Claires
 
  Liquide
  Définitivement les corps et leurs Contraintes
  Et n'en parlons plus non mais
  Le Peuple français La Poésie Tutti Quanti
  Affaire suivante.                                                               
 
                                                                     
                                            
 
 
                                                           ***                                                       
         
 
 
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commentaires

Z
J'adore ... Une poésie qui coule toute seule et vient frapper celui (celle, en l'occurence, moi) qui vient la lire par hasard, étant tombée par hasard sur ce blog non anonyme ... C'est très beau ... Frappant (je me répète), blessant même mais d'une jolie blessure ( les coups peuvent-ils être beaux? il paraîtrait aujourd'hui qu'à les lire, oui), une poésie contondante ... Continuez ...
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P
Merci Zeneida, les compliments et les encouragements  font toujours plaisir, surtout quand on ne connait pas celui ou celle qui parle...Les autres, les zamis, on se dit que, bon, y vont pas te dire que t'es naze !<br /> Tu n'as mis ton "com" sur les textes les plus faciles, cela me réjouit, je me demande tout le temps si je ne suis pas tout seul à me masturber la tête dans mon coin...<br /> Je ne sais pas si les coups peuvent être beaux, mais la violence, parfois, de la vie et de ses traductions judiciaires qui prêtent à rire ou à pleurer peut toujours se dire et se muer en textes...A bientôt...<br /> Ben :-) et même <br />