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  • : BenBlog
  • : Ce site / blog artistique et ludique a pour vocation de présenter mes productions, et celles d'auteurs invités : livres, poèmes, chansons, nouvelles, expositions, billets d'humeur sur la vie culturelle, politique, sociale et juridique, émissions de radion, compositions musicales électro-acoustiques.
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16 juin 2007 6 16 /06 /juin /2007 07:41
Abel Gourion,
Rèves transcrits, IX
1940, Batailles
10-11 janvier 1941
 
Mes mollets étaient vidés, rongés ; je trouvais à la place de la chair des morceaux de pierres depuis la cheville jusqu'aux genoux ; les mollets étaient vides, infectés ; j'ôtais ces pierres.
 
 
10-11 février 1941
 
Elkarly Rozarl (je crois). Sa mère avait perdu une fille, toute jeune femme. On avait conservé le corps de cette femme dans la maison ; car la mère était inconsolable et voulait revoir souvent son enfant. Nous descendons tout un groupe dans une sorte de souterrain ;dessins rupestres on veut me montrer le corps de cette femme ; la descente est raide, il faut faire attention de ne pas rouler ou glisser. Nous arrivons au bas du souterrain ; nous nous approchons du corps ; la mère m'avait dit : « vous lui ferez une frisette » ; comme une mère qui veut qu'on pare sa fille, qu'on continue à la parer ; je demande comment cela se fait.
 
Le corps est intact ; il est allongé et repose sur un lit. Je touche le visage ; à côté du corps de la jeune femme se trouve un bébé. Je le prends dans mes bras ; ce bébé s'anime, il est en vie ; il veut s'agiter, parler. On me dit, ou je me suggère, que le corps du bébé est animé d'un mouvement électrique ; on aurait ainsi voulu donner à la mère toute l'apparence de la vie, non à sa fille, mais au bébé qui était près d'elle.
 
 
2-3 mai 1941
 
Bombardement d'une ville ; un obus traverse l'appartement où je me trouve, érafle mon visage et me blesse légèrement. Plus tard : de la rue, j'assiste à une attaque aérienne ; un avion en flammes.
 
 
7-8 mai
 
J'assistais à un bombardement aérien à Londres. Dans une rue, des plaques de vieux métal très épais,
 
 qui se trouvaient dans la rue ;respect des vieilles choses en Angleterre. On voyait les avions passer dans le ciel. Dans l'hôtel, un abri, genre de tourelle avec échelle en fer. Les gens allaient se réfugier.
 
 
8-9 mai 1941 avant 4h heure, donc 3h
 
Il fallait être modeste, silencieux ; je m'adressais la parole, ou une suite d'un entretien. Mais je pensais que je ne pouvais être plus effacé, et plus profond.
 
Avec une personne âgée (60-65 ans) ; je lui parlai d'annonces, de sommes à verser aux pauvres ; je la touchai ; elle me dit qu'elle veut collaborer ; elle me remettra ou remettra aux pauvres par pièces de cinq francs.
 
Une pauvre salle de restaurant.
 
Un enfant, une salle d'éducation pour jeunes gens de 18 à 25 ans ; pour leur apprendre un métier. Un enfant récalcitrant, je lui parle ; il se plaint que les autres enfants sont turbulents.
 
 
9-10 juillet 1941, 1-2h
 
A Lyon. Gravure représentant la place Bellecour et la statue de Louis XIV à Lyon, à la fin du XIXe siècleBesson me téléphone pour me dire qu'il y a une réunion des Amis le soir à 7 heures. Il me demande de venir. Je rencontre Sédir, avec Chouraqui Adolphe (actuellement à Toulouse) dans un appartement. Sédir converse avec Chouraqui. Il l'observe, lui fait une remarque sur les ailes de son nez qui semblent attirer son attention. Chouraqui répond avec calme. La conversation s'est prolongée. Sédir nous demande l'heure. Il est 7 heures moins quelques minutes ; nous sommes en retard pour la réunion de 7 heures ; Sédir me dit de prendre un taxi ; j'en cherche un un bon moment.
 
Des troupes en tenue ; je me trouve derrière une musique militaire et une autre troupe qui vient se placer derrière elle. Je contourne cette troupe pour atteindre un taxi (à l'angle du Boulevard Joffre et du Boulevard Sébastopol à Oran). (Un autre rêve au même lieu le 13-14/10/1942)
 
 
15-16 octobre 1941
 
Une chambre que j'avais louée depuis plusieurs années et dans laquelle je n'étais plus entré. J'allume l'électricité. Dans cette chambre, je retrouve de nombreux documents, des papiers ; je me mets à les compulser.
 
 
21-22/10/41 avant 12 :30 nouvelle heure
 
(Pas de prières avant de dormir ? rêves intenses, agités)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Sur un pont de navire de guerre ; français ; en guerre ; contre les Anglais (29); beaucoup de matelots. Un canon pointé contre nous par les Anglais, ou pointé par nous contre les Anglais. La Bataille. Je descends du navire. De terre, je vois le navire exploser.
 Les débris qui volent en l?air ; comme une sorte de vague de feu, qui descend, déferle du navire. Je m'éloigne par prudence. Plus tard je reviens, je cherche, je pleure près d'un groupe d'enfants qui rient de moi.
 
 
26-27 novembre 1941 avant 3h moins 20 minutes nouvelle heure.
 
J'étais avec un autre soldat dans une baraque ou un petit bâtiment ; des estafettes, des allées et venues de soldats aux alentours, allant et venant ; on sentait soit une dure bataille, soit des manoeuvres. Un moment avant : rassemblement des soldats une théorie. Ensuite la baraque indiquée plus haut. J'enlevais et remettais mes chaussettes plusieurs fois, je les mettais avec la couture au-dehors et je recommençai ; quelques francs tombés de ma poche, 10F plus 1F. J'étais absent de la manoeuvre ou de la bataille, par indifférence ou par manque de patience.
 
Plus tard, je reviens à la baraque ; elle est occupée par des soldats ; je demande les livres que j'avais laissés. On me dit qu'on les avait placés dans une caisse et évacués à Tours. Je demande si on a trouvé les 10 ou 11F et on me dit que c'est 12,50 qu'il y avait et on me les remets ; on me donne aussi 50 ou 55F, mon prêt soit 10 jours ou 11 jours à 5F.
 
Puis je me trouve dans un réfectoire, un soldat m'invite à m'asseoir à sa table. Georges Gourion vient et s'assoit ; je me mets à côté. Puis j'apprends que je suis envoyé au 315ème (Infanterie ou Artillerie, je ne sais pas) ; c'est un régiment de discipline, j'y suis envoyé à la demande, à l'insistance de mon sergent, contre l'avis des officiers. C'est une mesure contre mon absence de l'unité où j'étais : on ne me trouvait jamais.
 
 
décembre 1941
 
Un navire qui circulait sur une route comme une automobile ; j'étais à l'avant ; dans les virages, je risquais de tomber ; le navire avançait rapidement.

 
(29) L'auteur avait assisté à La bataille de Mers el-Kébir, qui fut une confrontation entre les marines française et britannique, au début de la Seconde Guerre mondiale, alors qu'une importante escadre française était stationnée dans le port militaire de Mers el Kébir. Ce fut une tragédie qui fit plus de 1 000 morts. La bataille eut lieu le 3 juillet 1940.

Le 21 juin 1940, la France a perdu la guerre et vient de signer l'armistice du 22 juin 1940 avec l'Allemagne. À ce moment-là, la Royal Navy avait positionné en Méditérranée la force H de Gibraltar, commandée par l'amiral Somerville. Cette flotte comptait 1 porte-avions, 2 cuirassés, 1 croiseur de bataille, 2 croiseurs et 11 destroyers. De son côté, la marine française, sous le commandement de l'amiral Gensoul, alignait 2 croiseurs de bataille, 2 cuirassés, 15 torpilleurs, 6 contre-torpilleurs, 1 transport d'hydravions et 6 sous-marins.

Churchill proposa à la France de fusionner les deux États afin d'éviter une paix séparée, mais cela ne se fit pas. Il fit donc savoir au gouvernement français qu'il acceptait une paix unilatérale, à la condition que la marine française gagne les ports britanniques. Mais les amiraux allemands et italiens souhaitaient une reddition sans condition de la flotte française.

Lors de la signature de l'armistice il fut décidé que les navires français seraient désarmés dans leur port d'attache sous contrôle allemand et italien et que les bâtiments français ne pourraient servir les puissances de l'Axe. Malgré ces conditions, les Britanniques craignaient que la flotte française - qui avait le potentiel de renverser la balance de pouvoir dans l'Atlantique contre la Grande-Bretagne - soit tout de même utilisée contre eux.

Le 27 juin, Churchill décida donc de mettre hors d'état de nuire la marine française. Cette opération avait pour nom de code Catapult. Mais les Britanniques ne savaient pas que les installations portuaires de l'Atlantique et de la Manche avaient été sabotées par les marins français, avant l'arrivée des troupes allemandes, ni que l'amiral de la flotte, Darlan, avait donné l'ordre à tous ses états-majors de saborder leurs bâtiments si les Allemands essayaient de s'en emparer (ce que les Allemands ont bien tenté en 1942).

 
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