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  • : BenBlog
  • : Ce site / blog artistique et ludique a pour vocation de présenter mes productions, et celles d'auteurs invités : livres, poèmes, chansons, nouvelles, expositions, billets d'humeur sur la vie culturelle, politique, sociale et juridique, émissions de radion, compositions musicales électro-acoustiques.
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8 juin 2007 5 08 /06 /juin /2007 08:13
Abel GOURION

Rèves transcrits V

1937 - Naufrage

 

2 / 3 janvier 1937
 
Un arabe me faisait visiter sa propriété ; elle était petite, traversée par un cours d?eau, et entourée de gros murs, à la manière des anciens forts. Il y avait une végétation abondante. Près de l?arabe, un gardien arabe, grand, mince, et armé.
 
 
4 / 5 janvier 1937
 
J'avais placé Pierrette dans la baignoire vide pour lui donner un bain ; je me retourne un moment et reviens, je vois la baignoire pleine d'eau et je n'aperçois plus Pierrette. Je me précipite, la croyant noyée, je la cherche, je la retire toute raidie, elle m'échappe et retombe 2 ou 3 fois dans l'eau. Enfin je la sors, l'enveloppe d'une grande serviette et la frotte vigoureusement. Elle s'éveille et ne paraît pas plus incommodée. Adrienne arrive avec une autre personne ; en voyant la petite sans mal, elle rit ; je me mets en colère, trouvant qu?il n'y avait pas de quoi.
 
 
17-18 janvier 1937
 
Voyage de Casablanca à Oran en voiture attelée d'une bête. Après 5 heures de route (de 9h du soir à 2h du matin), je me réveille ; il me semble que la voiture n'avance guère ; en effet elle est complètement arrêtée. J'avise le conducteur ; il reprend la route. Nous n'avons fait à ce moment que 30 kilomètres en 5 heures. Puis il y a un obstacle, la route s'arrête court. Si le cheval avait continué seul avant que je ne me réveille il y aurait eu une catastrophe. Néanmoins le conducteur n'arrête pas à temps sa bête. Il me semble qu'il tombe de sa voiture et roule.
 
 
5-6 février 1937
Ma mère est morte ; on emporte son corps. Mais j'ai gardé un morceau de son bras, comme un morceau de gâteau, une tranche, semble-t-il. Je me demande ce que je dois en faire. Je pense un moment à la manger ; puis je me dis que cette partie du corps de ma mère lui manquera plus tard (sans doute à la résurrection des corps) et je pense à replacer cette partie près du corps. Le rêve ne comporte aucune notion de sentiment, de tristesse pour la mort de ma mère ; les faits sont vécus simplement tels que décrits.
27-28 août 1937 (suite), 6 ½ à 7 ½ 
 
          Une cour, comme celle de notre jardin ; toujours remplie de   personnages plus petits que nous, très gentils, soigneux ; le jardin, l'arbre au milieu est comme ciré. Mais ces petites gens sont comme chez eux. Impossible de les faire partir. Ils paraissent souples, ils sont même forts et ne nous craignent pas. Ils sont aussi vêtus avec cérémonie, chapeaux haut de forme, etc.
 
 
18.2.1937
 
Foule. Pedroletti pleurant à chaudes larmes (à cause du procès qui s'annonce mal).
 
 
25.2.1937
 
Je suis un jeune soldat. On me donne un sac complet. Je le porte toute une après-midi en ville. La courroie maintenant le sac est trop longue, et le sac se trouve placé trop bas sur le dos. Un autre jeune soldat me rencontre à la fin de l'après-midi ; il essaie de mieux fixer le sac. Je tire sur la courroie qui pend un peu, le sac remonte et il est plus facile à porter.
 
Je me plains à Maman d'A. ; je ne suis pas content. Maman continue à balayer tout en m'écoutant. Je lui dis de ne pas faire autre chose pendant que je lui parle. Je pleure, je suis véhément, je dis que je ne suis pas heureux.
 
 
16 mars
 
J'étais à Alger chez des Tubiana (parents des Tubiana d'Oran, négociants en cuirs et peaux) dans leur magasin. Ce magasin était bien en ordre, bien entretenu. Il y avait de nombreuses piles de caisses bien alignées.
 
 
17 mars
 
J'avais reçu 3 à 4 balles, 2 ou 3 dans les jambes, au buste.
         J'ai assassiné quelqu'un (dans un lieu retiré). Je suis vu sur
          les lieux par un indigène, après le crime.
 
24-25 mars 1937. Matin vers 5-6h
 
Place des Quinconces, Oran ; le grand mur du bâtiment militaire. A sa place, des chambres en construction, un lotissement (pour indigènes). Je visite le chantier ; partout des pièces et des bâtiments ont leurs fondations tracées. C'est grand. Cela occupe tout l'emplacement militaire qui monte jusqu'aux Planteurs. Deux rues longues, bien tracées, droites. Une mosquée en réfection (je pense à la mosquée de Sidi Lamari) qui est cependant plus à gauche avec les bâtiments de l'Intendance). Je m'entretiens avec un indigène d'abord, au début, pour lui demander ce que l'on fait ; puis avec un commerçant (qui m'a paru israélite) ; un ornement travaillé dans le bois. Je dis à ce commerçant que c'est du style. (Maure, peut-être). Il me reprend en me montrant que c'est du gothique. Le lieu est bien choisi pour un lotissement ; il est gai, sain, aéré.
 
2-3 avril 1937
 
          Nuit d'insomnie, agitée. Je me suis levé à 2 reprises. A           la   3ème reprise, je me suis recouché, sommeil lourd, cauchemar (au 2ème sommeil). Au 3ème sommeil au lit, après 3h ou plutôt 5h du matin, différents rêves, entre autres : entretien et arrangement avec Pedroletti concernant le procès et Phénix ; il avait cédé et accordé 200.000 francs, assez facilement. Je pensais que j'aurais dû céder moins vite et obtenir davantage.
 
 
4 / 5 avril 1937 au début de la nuit
 
Une assemblée de 200 à 300 personnes ; il y a Maurice Seban. Qu'est-ce qu'on y fait ? Je ne m'en souviens plus. Une sorte de club.
 
Avant 4h moins ¼ du matin
 
Il est 10h moins ¼ du soir ; je n'ai rien mangé depuis midi ; je viens de faire une longue marche avec Benyamin. Je propose que nous allions dîner ; j'ai l'impression que nous sommes à Noël car je pense qu'il y a dîner et grande fête cette nuit à minuit.
 
Je suis dans une boulangerie ; une femme me demande 2 kgs de pain ; je pèse. Mais il y a d'un côté des 2 plateaux de la balance, et de l?autre côté des poids pour faire la différence et équilibrer la balance. Je pèse une première fois 2 kgs de pain ; puis j'enlève le pain et mets la balance normalement ; et je repèse 3 kgs de pain. Je constate alors que la balance était mal réglée. L?électricité s'est éteinte et je n'ai pu terminer. Je remets le pain pesé comme il est ; je ne savais pas le prix du pain exactement.
 
Un wagon d'un train est laissé en cours de route. Un sous-officier prend le train et fait au mécanicien signe de ne pas ralentir ; il peut le prendre en marche.
 
9 / 10 avril 1937
 
Avec quelques amis, je suis reçu par un Général, chez lui. Il nous offre, ou sa femme nous offre des boissons.
 
13-14 avril 1937 vers le matin
Un spectacle cinématographique : sur l'écran des scènes se déroulaient ; près de ma place, une fenêtre à double battants en bois fermant assez mal. J'ouvre cette fenêtre ; elle donne sur un couloir de couvent de religieuses. Ces religieuses défilent précisément. Il semble que cette scène soit liée et rende comme vivante la scène qui se déroule sur l'écran. Celui qui dirige la séance cinématographique m'invite à refermer la fenêtre.
Un peu plus tard, je rencontre le boucher (mari de Julie Dahan) ; il travaille à côté dans une cuisine, où il me fait entrer. J?ai l'impression que cette cuisine dépend du couvent de religieuses. Un moment après une femme vient ; je lui dis que je connais X, et que l'ayant rencontré je suis entré avec lui à la cuisine ; puis je sors.
 
16-17 avril 1937 avant 3h du matin
 
Une forte pluie place de la Bastille ; je voulais continuer à travailler à mon bureau ; j'avais des avenants à faire (avenants Seban et X) ; il était plus de midi ; puis je sors avant de finir. Je reçois une rafale de pluie place de la Bastille.
 
4 / 5 mai 1937. Vers 5 / 6h matin
 
J'assistai à une pêche ; on retirait pas mal de poissons. Un peu après je prenais une ligne pour pêcher à mon tour ; je ne sais pas si je tirai quelques poissons. Adrienne me dit au réveil que pendant le sommeil du matin je disais la prière : Notre Père?
 
19/20 mai 1937
 
Une réunion spirituelle d'amis (pas de nos Amis) que je provoquais ; nous étions nombreux ; je parlai longuement.
(½ insomnie depuis 2 ou 3h du matin : le rêve après 2 / 3h).
 
21.22 mai 1937
 
J'assistais au combat d'un homme contre un serpent.
 
24.25 mai 1937
 
En face de l'océan, sur la terre ferme, dans une partie à la limite de deux océans ou de deux mers ; d'un côté l'océan X et de l'autre l'océan Y.
 
 
28-29 mai 1937. Minuit à 2 ou 3h
 
Un tremblement de terre ; je recommande à toute ma famille de prier ; Gaby (15) pleurait particulièrement fort. Tout tremblait ; aucun blessé parmi nous.
 
Un poète, ou quelqu'un qui écrit. A la fin d'un repas, il avoue qu'il n'a plus aucun moyen. Je l'aide dans une certaine forme que j'ai oubliée. Ce poète avait chez lui une bibliothèque basse, en chêne, ou teinte en chêne ; je lui demande s'il veut me la donner, car j'en ai besoin d'une.
 
18/19 juin 1937
 
Bitoun, l'électricien ; je le rencontre ; il me confie un cheval. Je monte dessus, je vais au pas, puis après au galop ; la bête et moi ne faisons qu'un, bien adapté et accroché l'un à l'autre. Après un temps de galop, nous rencontrons un ruisseau d'eau bien claire. La bête se dirige vers ce ruisseau, y entre entièrement, jusqu'au-dessus de la tête, et y reste un bon moment. Je la retiens par une chaînette de fer double ; au retour, je retrouve Bitoun.
 
 
19/20 juin 1937
 
Une croisière sur un grand paquebot japonais ; nous partions de France, en remontant vers le Nord, puis nous contournions la France par la vallée du Rhin ; 2 escales en France sur cette vallée ; 1ère escale, un petit village. On nous avait donné sur le bateau, un Ami ou un camarade et moi, deux chambres immenses sur demande du maître d'hôtel. Dans ce village une petite gare, qui est fermée ; un commerçant auquel je demande une carte, qui n'en a pas. Sur le bateau, le pont est très étroit, à tel point qu?on risque de glisser à la mer ; j'ai plusieurs fois le risque de tomber. Un repas que l'on donne et que je trouve très insuffisant. Mais je pense que le prix de la croisière est si réduit qu'on ne peut raisonnablement réclamer (1.000 frcs la croisière).
 
21.22 juin 1937
 
Un appareil volant, assez lourd, dans une foire ou une fête. Je revois un peu plus tard cet appareil. Le pilote appelle la foule et s'étonne qu'elle ne soit pas montée sur l'appareil. J'y monte et me place à la circonférence extérieure, puis plus à l'intérieur. Nous pouvons être environ une dizaine ; l'appareil se déplace et vole, pas très haut. Nous arrivons semble-t-il à la promenade de l'Etang au-dessus du port ; le pilote s'aperçoit alors qu'il n'a pas emporté les deux boussoles ; il envoie un homme d'équipage les chercher.
 
 
26/27 avril 1937
 
Je nettoyai deux rigoles d'écoulement d'eau ; je n'avais pas beaucoup d'eau propre pour le faire.
 
27.28 juin 1937
 
Route de la mer ; la mer avait reculé ; on marchait sur le fond ; je m'étonnai. Quelqu'un me dit qu'en juin la mer reviendrait. J'apercevais des navires (comme s'ils avaient coulé par le fond que l'on voyait) ; il y avait ça et là des personnes ; un petit canot de sauvetage que l'on remettait en état. Puis un groupe de personnes (5-6, -10) qui vient et manoeuvre à mon commandement. Puis je converse avec d'autres personnes ; ce sont des morts naufragés ; l'on me raconte comment le naufrage s'est produit. Morts et vivants étaient mêlés.
 
 
28/29 juin 1937 avant 4h du matin
 
Un panier d'osier, du feu dedans ; le panier flambe aussi, sans se consumer. Ce feu répand alentour chaleur et rosée fine[16].
 
2 / 3 juillet 1937
 
Un four de boulangerie dans un sous-sol ; je balaie les escaliers qui sont remplis d'une poussière ancienne ; arrivé au bas des escaliers, je suis incommodé et j'ai envie de vomir, sans vomir ; je m'arrête de balayer. Dans le sous-sol, je ne sais plus qui a rempli une pièce de vague mixture (du son ou de l'orge mouillé ?) rempli de vers blancs qui grouillent. Une seule pièce est remplie de cette boue humide, j'y patauge un moment.
 
29/30 juillet 1937
 
Je m'étais associé de nouveau avec Duché ; il me montrait le nouveau bureau. Une pièce, en forme de galerie, assez vaste, donnant sur la rue de deux côtés au moins, dont un côté de plein pied. A la fin du rêve, le sol était de terre battue. Puis après je pensai au procès avec le Phénix ; j'avais tort, pensai-je, de m?être associé de nouveau avec Duché.
(Esquisse de plan du bureau)
 
3-4 août 1937
 
Une école : j'étais avec X. Le Directeur faisait appeler chaque élève à tour de rôle et le questionnait. Arrive le tour de mon camarade, qui est plus jeune que moi, et le mien ; on nous appelle ; nous nous présentons ; on pose une question à mon camarade, je ne sais plus laquelle ; et à moi : quel est le but, la raison ou l'utilité du service (militaire) ? Je réponds : « La défense des frontières du pays ; une école de camaraderie, d'initiative (surtout) » (chercher de l'eau au loin, du bois, allumer du feu étant[16] privé d'allumettes).
 
9.10 août 1937
 
Un officier me donnait des renseignements. J'étais moi-même chez un Général.

 
  
 
15/16 août 1937 (matin)
Une réunion (une trentaine environ) ; il y a le Pape, le Président des Etats-Unis, Roosevelt, tous deux âgés et fatigués. Le Pape demande à Roosevelt qui il est ; il répond, je suis Roosevelt.
 
27.28 août 1937. 2/4h matin
 
Je faisais une leçon, un entretien sur les données spirituelles, l'extase, la mystique ; sur les preuves palpables que voulaient en avoir le Docteur Amouyal (17). A cet entretien assistait Jeannine (18) qui faisait passablement d'objections, et d'autres personnes. . Je fus obligé de faire taire Jeannine pour pouvoir suivre mes idées et répondre à Amouyal. Je lui dis que les preuves spirituelles, il fallait les conquérir. En cherchant des preuves seules on ne pouvait les avoir, les phénomènes échappaient à l'observation[19]. Si le Ciel avait voulu nous rendre sensible sa Réalité, il l'aurait fait ; il faut que nous la cherchions.
Un lien avec l'Armée. On distribue le courrier ; on appelle mon nom ; je m'approche ; le vaguemestre me dit qu'il a d'autres lettres à me remettre en son bureau. J'ouvre une boîte aux lettres que je n'avais pas ouverte depuis longtemps ; il y a une quantité de papiers ; des photos ; 3 ou 4 personnes sur un lit sans literie ; je reconnais le peintre Adrey. Puis je m'aperçois que je me suis trompé de boîte aux lettres ; la mienne est à côté ; je l'ouvre : il n'y a rien. Adrey est là et 2 ou 3 autres de ses Amis. La boîte aux lettres est pour eux tous ; il la répare : la serrure ne va pas bien. Je trouve qu'Adrey, qui est peintre, a peu de goût, par exemple cette photo sur un lit, sans literie, et debout.
 
31 août - 1er sept. Avant 7h
 
Un parapluie dont j'ai perdu le fourreau ; je le cherche. C?est maman qui l'a. Ce fourreau est déchiré ; je me propose d'en racheter un autre au marchand qui a vendu le parapluie.
 
Une réclamation pour abus sur une note d'honoraires de médecin. On répond à Adrienne ; celui qui répond envoie une 1ère lettre où il fait ressortir en effet ces abus, et une 2ème lettre, qui est la copie de celle envoyée par le répondeur à sa fille qui habite loin de chez lui. Elle travaille avec un groupe d'artistes associés, en un art que je n'ai pas retenu ; c?est une longue lettre.
 
9.10 octobre 1937
1ère partie de la nuit : rêve que j'ai oublié, mais qui était net, précis, clair. (La veille j'avais lu Sédir, « Evangiles », les guérisons du Christ ; et j'attribue à cette lecture la netteté et l'action du rêve). Vers le matin : je me trouvais sur la place Alexandre 1er de Yougoslavie à Marseille (Ex place de la Bourse) emplacement où fut assassiné ce Roi. Quelques jours avant j'avais vu une en-tête de lettre portant cette indication de place).
 
10.11 octobre 1937
 
Je me suis mis au lit à minuit 1/2 ; mais je n'avais pas sommeil. Dans ces cas il vaut mieux que je continue à veiller ; cela est meilleur et pour l'équilibre physique et pour l'équilibre spirituel. Parce que le sommeil ne vient pas vite ; il est agité, coupé souvent de cauchemars. Je rêvais qu'on avait mis quelqu'un à mort, par assassinat ; je ne participais pas au crime même, qui s?était fait proprement si je puis dire, mais je savais que le crime avait été commis ou allait se commettre.
Vers le matin : un avis téléphonique de NY d'Alger ; nous sommes une Direction pour l'Algérie. Il y a Alger et Oran, et X autres agences ; l'on me demandait d'obéir, de payer.
 
20.21 octobre 1937
 
Je me suis mis au lit trop tôt (10h ½). Le début du sommeil a été lourd, agité jusqu'à minuit 15. Puis sommeil meilleur mais coupé de rêves nombreux. Lever à 7h, ce qui est tard aussi. Il serait bon de dormir vers 11h, 11h ½ et se lever à 6h 6h ½.
 
« Long voyage en mer ». Une escale ; repas à terre ; retour à bord. Je demande l'heure du départ, à 7h du soir dit-on ; il est à peine 1 heure. Nous retournons, nous étions 3, là où nous avions pris notre repas au moment avant. Nous partons aussi sur un bout d'étoffe rembourré qui a l'air de se mouvoir je ne sais comment ; nous emportons une poignée de houille pour le feu du cuisinier, des bouteilles de vin. La houille s'échappe dans un trou ; je la ramasse. Un bureau au lieu où nous avions déjeuné. Conversations.
 
2.3 nov. 1937
 
Un petit chemin de fer. Une ligne qui serpente autour de la gare. Du monde. On monte dans le train.
Un repas. On me sert deux oiseaux cuits, bons à manger, et cependant encore vivants ; ces oiseaux s'agitaient(20). J'hésite à les manger ; je n'aime pas faire mal aux oiseaux.
 
4/5 nov. 1937 avant 4h matin
 
Une piscine à Oujda (Maroc), élevée sur piliers ou sur bâtiment (au-dessus). Il y avait au moins 1 mètre d'eau de profondeur au bord. J'aurais bien pris un bain ; mais je venais de manger. Je touche l'eau ; sans être chaude, elle n'est pas froide ; elle semble avoir été tiédie légèrement. Je dis que chaque fois que je trouve une piscine, je me baigne. Les gens de la ville ne peuvent venir en caleçon ou maillot se baigner ; ils doivent se déshabiller dans l'établissement, sinon il y aurait manque de tenue en ville.
 
24.25 nov. 1937
 
Un adjudant qu'on veut me faire réformer.
 
 
Jeudi vendredi 25.26 nov. 1937
 
Une ville entourée par la mer ; assez haute au-dessus de la mer. Brest ; j'étais invité. Germaine Voisembert était là. Des vagues profondes, une mer houleuse. Près de la maison où j'étais se trouve le Bâtiment de la Mairie, très ancienne construction. En passant sur les rochers on est aspergé par les vagues qui se brisent et déferlent par-dessus. Je veux visiter tout l'entour de la ville auprès des flots.
 
27-28 nov. 1937
 
L'Hôtel de ville d'Oran ;
on avait aménagé dans la façade une sorte d'établissement-bar ; les familles y venaient consommer ; on y avait une jolie vue. Derrière cet établissement était aménagé une vaste salle lavabo ; il y avait des robinets sur tiges métalliques pour enfants (5 tiges je crois) et pour hommes (un plus grand nombre de tiges). Mais les canalisations où tombait l'eau étaient remplies de matières fécales et la salle était empuantie ; je m'étonnais que les gardiens ne nettoient pas mieux et laissent traîner ces ordures. En sortant on me rend un veston que j'avais laissé en entrant ; une fois dehors je m'aperçois que ce n'est pas le mien ; on l'a changé ; c'était le veston gris bleu d'été. Je reviens sur mes pas ; je réclame ; on appelle les douaniers gardiens ( ?)[5] ; ils viennent de partir. Un des gardiens me dit toutefois qu'il savait qu'on avait changé mon veston. C'est pourquoi en sortant la première fois un gardien m'avait aidé à le mettre. Dans la salle, on donnait des soupes ; assez légères il est vrai. J'en ai pris une.
 
Vendredi 10 décembre 1937. Entre minuit et 2h
 
Je rencontrais Carbonnel (ex agent de Leborgne armateur à Oran). Il y avait longtemps que je ne l'avais vu. Je lui dis que j'avais fait il y a quelques années la connaissance de deux parmi les meilleurs relations que j'ai à Oran : Yves de Bruchard et Roland Rouletaboule. (Avec lui d'ailleurs). Puis nous parlons de crin végétal ; je voulais représenter une maison qui en exporte d'Algérie. Carbonnel me dit que De Bruchard avait été faire un voyage en Italie pour étudier la vente du crin dans ce pays.
 
13-14 décembre 1937
 
Je devais servir quelqu'un comme domestique avec une autre personne. Il y avait une gouvernante qui nous fit déjeuner à sa table. Elle s'appelait Madame Bitoun ? Non Madame Blum.
14-15 décembre 1937
 
Des soldats indigènes, allongés, fatigués par une longue marche. J'étais soldat ; je demandais à un sous-officier quand viendrait mon tour de permission ; il me disait qu'il partait environ 2 à 3% de l'effectif en permission, ce qui devait me mener loin. J'expliquais que, de fantassin, on m'avait passé dans l'artillerie, pour faiblesse de la vue.
 
16-17 décembre 1937 avant 3h matin
 
Je descendais d'un tramway. J'oublie de demander le ticket de correspondance ; le tramway repart.
17-18 décembre 1937
 
Juste avant le réveil (7h20). Je mettais de l'huile de ricin sur ma tête ; je me souviens que je m'étais lavé la tête hier soir et que j'en avais besoin. Il tombe de l'huile à côté sur du linge. Je me frictionne vigoureusement la tête.
 
25-26 décembre 1937
 
Un chemin qui descend et traverse le jardin de la maison. Les gens vont et viennent, parce qu'on oublie de fermer la porte du jardin et celle de la rue. Je suis mécontent ; ces allées et venues de gens qui peuvent chaparder, et puis le manque de sécurité. Je dis que si on ne ferme pas les portes, je les clouerai et les condamnerai.
 
Je tombe sur un individu qui me regarde de travers ; il fait mine de se lancer sur moi. Je le crains et le rassure. Puis d'autres camarades à lui le joignent ; ils paraissent vouloir se jouer de moi et peut-être me faire du mal. Nous sommes dans une sorte de sous-sol ; enfin ils me laissent partir sans mal. Je me retrouve à côté, rassuré, séparé par une cloison vitrée, dans une maison voisine.

(15) Fils ainé de l'auteur 
(16) Les deux groupes de mots soulignés le sont dans le texte.
(17) Médecin de la famille et ami de l'auteur. Rationaliste.
 
(18) Fille ainée de l'auteur
 
[19] Accolade en marge de la phrase.
 
[20] Soulignés dans le texte.
 
[21] Point d'interrogation présent dans le texte.
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